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Visite guidée de l’ancienne demeure de L.S Senghor

Laissée à l’abandon pendant plusieurs années, l’ancienne demeure de l’ancien chef d’Etat sénégalais est ouverte au public depuis 2014. Construite à la fin des années 1970 par l’architecte sénégalais Pierre Goudiaby Atepa, la demeure est relativement atypique, ce qui lui vaudra le surnom de « dents de la mer », sa construction étant concomitante avec la sortie au cinéma du film éponyme. Un surnom aujourd’hui repris par la plupart des Sénégalais qui connaissent déjà ou devraient connaître ce nouveau lieu culturel. On y retrouve l’atmosphère d’une cellule familiale, que le poète et homme d’état partageait avec sa dernière femme, Colette, avec qui il aura un enfant, Philippe, décédé dans un accident de la circulation alors qu’il n’avait qu’une vingtaine d’années. Visite guidée.

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Photo : Armelle Peuvion-Weiss©

Depuis l’inauguration du musée par les présidents en exercice François Hollande et Macky Sall  le 30 novembre 2014, il est désormais possible de visiter la maison dans laquelle vécu celui qui incarne, encore aujourd’hui, à la fois le pouvoir d’Etat et la culture académique. Il a fallu trois années (de 1975 à 1978) pour que la maison prenne enfin forme, puis deux autres années encore pour les finitions intérieures. Ce n’est finalement qu’en 1980 que Colette et Léopold Sédar Senghor ont pu emménager dans cette demeure hors du commun située du côté de la corniche ouest dans le quartier résidentiel de Fann. Tout ce que l’on voit dans cette maison a été pensé par le couple Senghor qui fit venir un décorateur parisien accompagné de son équipe pour composer l’intérieur. Même après sa rénovation, seuls des petits détails ont été modifiés comme les tissus du canapé du « salon vert » ou bien les carreaux bleus du plan d’eau intérieur qui étaient initialement verts.

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Les « dents de la mer » ou l’on voit que les formes extérieures du bâtiment rappellent les dents des requins. Photo : Armelle Peuvion-Weiss©

 

Retrouver l’atmosphère d’une cellule familiale et ses drames :

Au rez-de-chaussée, se trouvent la salle à manger, les salons du couple qui donnent tous sur un plan d’eau protégé par des vitres et des étagères parsemées de souvenirs de voyages ou des cadeaux : Médaillons, casque japonais, exemplaire du Saint Coran, statuettes africaines du Cameroun, masque dogon du Mali, vases de Chine et de Corée du sud ou encore assiette d’un monastère en Normandie.

Lorsque l’on passe une porte, on se retrouve dans le salon privé du couple, “le salon vert”. Ce dernier donne accès à la chambre bleue de leur fils, Philippe, mort dans un accident de la circulation, dans laquelle trône encore sa boite à musique et  sa salle de bain très originale. Une autre porte de ce salon donne accès à un petit couloir dans lequel se trouvent deux chambres d’amis (la chambre des glycines et la chambre à rayures), un escalier permettant d’accéder aux archives au sous-sol, la lingerie qui n’a pas bougé depuis 1980 et la « pièce à la photocopieuse » dans laquelle le personnel de la maison travaillait.

A l’étage, se trouve la chambre du président, très simple, celle, plus imposante, de sa femme, mais également la « chambre de mamie » rebaptisée ainsi après la venue de la grand-mère maternelle de Philippe, pour les obsèques de ce dernier. On y trouve également le « bureau du 1er étage » là où travaillait l’ancien chef d’état le matin et dans lequel trône une photo de ses trois fils, ce dernier ayant eu deux enfants d’une précédente union.

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Photo : Armelle Peuvion-Weiss©

 

Un guide gardien des lieux

La personne en charge des visites est un habitué des lieux. Ancien gendarme à la retraite, il a été affecté au palais le 1er octobre 1973, d’abord au sein de la garde rouge pendant quatre ans, puis au service de la sécurité du bâtiment pendant un an. Ensuite, il sera affecté là ou Mr et Mme Senghor logeaient : « Au palais j’ai fait 16 mois et la maison venait d’être construite, le président m’a dit de venir ici et de rester avec le monsieur qui devait faire les travaux de finition de la maison, c’était en 1978 » se remémore celui qui a voyagé avec l’ancien président dans 16 pays du monde et qui était officiellement responsable des clés de la maison des Senghor pendant leur absence. Une confiance inébranlable à tel point qu’en partant, Mme Senghor avait demandé au président Wade si l’on pouvait lui faire un papier pour qu’il continue de conserver les clés de cette maison. Le président Wade accepta et son successeur, Macky Sall, fit de même en 2012. Depuis, Mr Sarr s’occupe des visites du musée, avec toujours dans sa poche, le trousseau de clés de ce lieu rempli d’histoires.

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En face de l’édifice, la statut de L.S Senghor regardant son ancienne demeure. Photo : Armelle Peuvion-Weiss©

 

Infos pratiques:

Le musée est ouvert du mardi au samedi, le matin de 10h à 12h et l’après-midi de 15h à 17h

Les tarifs sont de 2000 frs CFA pour les adultes, de 1000 frs CFA pour les étudiants et corps habillés et enfin de 500 frs CFA pour les enfants de moins de 12 ans.

Il est interdit de photographier à l’intérieur du musée.

 

 

A propos Armelle Peuvion-Weiss

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