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Lors du lancement de la branche sénégalaise de Femmes de Demain, le 28 février 2018.

Femmes de demain Sénégal : un réseau humaniste pour promouvoir le leadership féminin

Lancée le 28 février 2018, la branche sénégalaise de l’association Femmes de demain est venue étoffer un important réseau international couvrant une vingtaine de pays africains. Avec comme volonté la promotion du leadership féminin, cette association humaniste œuvre à l’autonomisation des Africaines via la mise en place de projets et partenariats dans divers secteurs. Autant d’aides pour « construire une Afrique dans laquelle la femme aura toute sa place».

Lors du lancement de la branche sénégalaise de Femmes de Demain, le 28 février 2018.

Créé en 1996 en France par Christine Jouan Bruneau, maire adjointe de Boulogne Billancourt, l’association Femmes de Demain a pour ambition d’ «être le réseau par excellence de promotion de l’humanisme au féminin». Pour créer des ponts entre les femmes du monde entier, la structure peut s’appuyer sur un large réseau à l’échelle internationale. Ainsi afin de renforcer sa couverture et consciente que l’égalité est une condition capitale à la démocratie et au développement, l’antenne Femmes de Demain Afrique a vu le jour en 2017.

« Les femmes sont le potentiel le plus prometteur de l’Afrique pour assurer un développement inclusif et durable. L’Afrique de demain ne peut se faire sans elles. Un traitement égalitaire entre la femme et l’homme est primordial »

, aime à rappeler Christine Jouan Bruneau.

Développer le leadership féminin africain

Le réseau couvre déjà une vingtaine de pays africains. Et parmi eux, le Sénégal. Femmes de Demain Sénégal (FDDS) a ainsi été lancée en février 2018. « Les femmes représentent la moitié de la population et ont toujours eu un rôle important à jouer dans la société, au niveau de la famille mais aussi économiquement parlant. Elles ont toujours été des leaders dans leur communauté », insiste Thiamel Ndiadé, la présidente de Femmes de Demain Sénégal (FDDS). 80 % des ressources alimentaires du continent sont en effet produites par les femmes qui représentent aussi 70 % de la force agricole. Malgré tout, seules 15 % des terres leur appartiennent (enquête Ipsos de 2017). Autre problématique : peu des activités qu’elles réalisent sont déclarées cela alors qu’elles sont le moteur de l’économie africaine.

C’est en effet dans cette optique d’autonomisation des femmes, en les soutenant et en constituant des réseaux d’entraide notamment, que l’association compte agir. « Nous couvrons tout le territoire national et particulièrement les régions, ou les besoins sont plus forts qu’à Dakar » glisse la jeune et dynamique présidente de FDDS. Les projets autofinancés concernent trois champs d’action : la création et la valorisation d’un réseau au niveau des diasporas africaines ; le soutien à l’entreprenariat féminin (via des formations en management, gestion, etc) et le développement de l’accès au numérique avec le Femmes Lab. Ce dernier vise à développer la place des femmes dans ce domaine, encore trop souvent réservé aux hommes, avec des formations, l’aide à la création de startup ou d’application. Autant de pistes afin que leurs voix portent et soient entendues au niveau des instances étatiques.

«C’est avec le partage, la formation, l’éducation, la sensibilisation et surtout la prise de conscience des difficultés que nous rencontrons au quotidien que nous avancerons. Car si nous faisons ce tour de difficultés nous trouverons des solutions »

a déclaré Yolande Lida, présidente de femmes de demain Afrique lors du lancement de FDDS. A cela s’ajoute également une action de plaidoyer auprès de l’opinion publique mais aussi des politiques et des sensibilisations en milieu scolaire.

« Je vois sur le long terme et pas uniquement à l’échelle nationale car le combat est plus intéressant et plus fort si plusieurs pays s’impliquent en même temps » ajoute Thiamel Ndiadé, partisane d’une réflexion régionale. Bien souvent les problématiques sont récurrentes sur le continent africain et une synergie permettrait d’apporter une réponse plus efficace.

Une réflexion sur le féminisme

Une action qui pousse à échanger sur le féminisme en Afrique, et plus particulièrement au Sénégal.

« Le temps n’est plus au féminisme qui oppose femmes et hommes. Le débat autour de l’égalité homme-femme est dépassé. Il faut corriger les inégalités qui existent entre les femmes elles même : tout est centré autour des hommes, les femmes leur donnent cette place par instinct et habitude. Le manque de sororité est évident ! »

, se désole Mme Ndiadé avant de reprendre : « Notre association appelle à la complémentarité, à la compréhension et au respect mutuel. Et surtout nous souhaitons vulgariser l’humanisme ». Elle ajoute que si l’association œuvre pour les femmes, il est important d’inclure tout le monde dans le débat : FDDS est d’ailleurs mixte et son vice président est un homme.

Thiamel Ndiade

Originaire de Thilogne (dans la région de Matam), cette diplômée en droit des affaires qui a aussi une formation de juriste en fiscalité a été initiée au féminisme par sa mère. « Elle poussait tous ses enfants à exceller. C’était une femme forte et déterminée ». Inspirée par cette figure maternelle, la trentenaire encourage à son tour les filles à viser l’excellence « d’autant plus qu’on leur pardonne moins qu’aux garçons, surtout pour des postes à responsabilités ». Hyperactive, elle cumule les fonctions : Présidente de FDDS, elle est PDG de la société de formation, communication et de coaching DTN Solutions, responsable communication et marketing du groupe VACAP (groupe d’exploitation hôtelière et touristique) et Sénatrice de la Jeune Chambre Internationale Sénégal (JCI). « Les femmes sont présentes dans toutes les entreprises au Sénégal. Mais elles n’occupent pas forcément des postes importants, notamment dans le domaine des sciences car elles ne s’autorisent pas à y accéder », détaille cette femme qui aime se sentir utile et s’investir pleinement dans la vie de sa communauté.

La Sénégalaise déplore le manque de transmission du leadership féminin dans le pays.

« La relève n’a pas été faite, il manque de lien entre les générations. Les jeunes se retrouvent perdues, les filles ont du mal à trouver leur place dans la famille et la société. On arrive à des rôles extrêmes : la femme au foyer ou la femme qui se dédie corps et âme à son travail »,

analyse celle qui croit fermement que l’on peut réussir sur tous les tableaux. « Si être féministe consiste à se battre pour que les femmes aient une place dans la société car elles sont le pilier de la famille mais aussi de la société, alors je le suis ! », explique cette urbaine. Si elle dit ne jamais avoir eu de souci ou avoir été confrontée à des comportements ou propos machistes dans sa carrière professionnelle, force est de constater qu’il n’en est pas de même concernant sa vie personnelle. Récemment mariée au ministre du tourisme, Mame Mbaye Niang, elle regrette de n’être souvent que « la femme du ministre » :

« C’est très réducteur et offensant. Les femmes sont toujours la femme de, la fille de, la sœur de. C’est comme si elles ne pouvaient pas exister par elles mêmes. Ou alors on parle de leur physique,… »,

rage t elle. Dernier exemple en date : « Lors du lancement de FDDS, les médias ont parlé de ma tenue plutôt que du message… ». Le chemin est encore long, mais ce constat est bien loin de décourager cette éternelle optimiste qui à l’image d’autres femmes sénégalaises entend bien relever le défi de plus d’égalité !

 

A propos Clémence Cluzel

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Un commentaire

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