Depuis 2013, l’entreprise Little Sun est présente en Afrique afin de lutter contre le manque d’accès des populations, particulièrement celles rurales, à l’électricité. A travers ses produits phares, une lampe et un chargeur de téléphone portable solaires, elle promeut une autre alternative à l’électricité fossile et énergétique.
Quelques 6 244 290 Sénégalais n’ont toujours pas accès à l’électricité. Un handicap qui a des répercutions dans de nombreux domaines : santé, travail, vie sociale, vie quotidienne,…Les impacts sont considérables. Les populations de ces régions privées de cette ressource précieuse font face en utilisant différents moyens pour malgré tout s’éclairer. En tête des solutions utilisées, la lampe tempête ou encore la bougie. Des moyens efficaces mais souvent très couteux à la finalité : le pétrole revient cher et les bougies se consument vite. Sans compter que ces sources de lumière sont aussi dangereuses : les bougies sont responsables de nombreux incendies tandis que le pétrole est nocif pour la santé et l’environnement – il est responsable d’énormément d’émissions de CO2.
Pour lutter contre cette préoccupation tant sanitaire, écologique, économique qu’humaine, deux hommes se sont penchés sur la question afin de permettre l’accès à l’électricité possible pour tous. L’artiste Olafur Eliasson et l’ingénieur spécialisé dans le solaire, Frederik Ottesen ont eu l’idée de « Little Sun », une entreprise d’énergie solaire, lancée en 2013. Basée à Berlin, où s’effectuent le développement et la conception, Little Sun fabrique des lampes et chargeurs de téléphone solaires.
Conçues en premier lieu à destination de l’Afrique, l’entreprise fonctionne sur un modèle particulier : les produits sont vendus en Europe et en Amérique dans des musées, galeries d’art,…à des prix oscillant entre 22 et 99 euros. Des prix plus élevés qui permettent ensuite de vendre ces mêmes produits en Afrique pour des sommes plus abordables (la lampe revient à 7 500fcfa soit 11,40e et le chargeur à 30 000fcfa soit 45e). Little Sun s’est engagé à vendre les objets aux simples coûts de production : l’entreprise ne gagne rien sur les ventes réalisées en Afrique. Destinés en priorité aux zones rurales du pays, les lampes et chargeurs rencontrent aussi un franc succès en ville : les coupures d’électricité y sont en effet fréquentes dans certains quartiers de la capitale sénégalaise.
Durable – la durée de vie est en moyenne de 5 ans-, pratique et abordable, les produits ont été pensés pour répondre aux besoins de ces populations. Résistants aux U.V, à l’eau, à la poussière et aux chocs, ils sont garantis 2 ans. « En 2-3 mois, les ménages ont rentabilité leur achat », explique Nafi Gueye, en charge du développement de Little Sun au Sénégal.
Proposer un produit utile certes mais aussi joli : d’où le design réfléchi de la lampe. Celui-ci s’inspire de la fleur de mesqel, fleur symbolique en Éthiopie. L’aventure a en effet débuté dans ce pays, avant de devenir un projet global et de s’étendre sur tout le continent. Aujourd’hui, Little Sun est présent dans 12 pays africains, dont le Sénégal.
Du solaire contre la pollution et l’exclusion
Fournir à tous de la lumière était le challenge de départ de ce duo d’humanistes. De la lumière certes mais Little Sun veut aussi proposer une alternative propre et plus rentable pour les ménages. De la lumière qui soit en même temps écologique, abordable et économique. Une seule solution s’impose à leurs yeux : le solaire. Rechargé grâce au soleil, le panneau solaire contenu dans les produits alimente ensuite les différents appareils. Pour 5 heures de recharge, la lampe aura ainsi une autonomie de 4h (intensité élevée) ou de 50h (intensité moindre).
Convaincu que « l’accès à la lumière est essentiel pour le développement de l’Afrique et que l’électricité ne devrait pas être un luxe » comme le répète Olafur Eliasson, l’entreprise insiste sur le pouvoir des énergies renouvelables, capables de transformer la vie de ceux étant privés de cet accès. « Les ménages l’utilisent pour faire la cuisine, les enfants pour faire leur devoir, les adultes pour travailler même si la nuit est tombée,… Même les hôpitaux s’en servent pour éclairer leurs locaux ! Les gens nous en parlent, et ils sont convaincus une fois qu’ils ont utilisé les produits. Les retours sont très positifs », relate Marion Schruoffeneger, chargée du développement Afrique pour la marque. Les répercussions sont réelles : l’énergie est aussi un moyen de lutter contre l’exclusion tout en se battant contre le réchauffement climatique.
Little Sun insiste également sur le volet écologique de cette énergie propre : adieu pétrole polluant et piles usagées, l’énergie solaire est de loin la meilleure solution pour nettoyer la planète et fournir dans un même temps de l’énergie à tous. Gros plus, cette ressource ne risque pas de s’épuiser de si tôt !
Depuis 2014, l’activité enregistre déjà plus de 15 000 ventes (dont 1 000 chargeurs, ces derniers ayant été mis sur le marché en septembre 2016).
Une entreprise créatrice d’emplois
Little Sun contribue également à créer des emplois : plus de 600 entrepreneurs africains ont déjà rejoint le projet. Les distributeurs locaux (quincailleries,…) distribuent les produits de la marque. Un moyen pour eux de gagner un revenu supplémentaire mais aussi de générer des bénéfices au niveau local. « Les distributeurs peuvent être des groupements de femmes, de jeunes, de personnes handicapées,… L’idée s’est aussi de contribuer à l’accompagnement et de promouvoir l’entreprenariat local », détaille Nafi. L’organisation Microcred distribue également les produits Little Sun par l’intermédiaire de sa branche Baobab + depuis 2015. Les employés de la structure parcourent notamment les différents villages du Sénégal afin de sensibiliser et tenter d’apporter une réponse aux populations privées d’électricité. « Certaines entreprises, basées en Europe, passent également commande de plusieurs lots de lampes afin que nous les redistribuions dans les villages » rapporte Marion.
Little Sun travaille et finance aussi des projets en collaboration avec l’OXFAM et le Haut Commissariat aux réfugiés. Cela a notamment été le cas, au Soudan du Sud : 3 000 lampes ont été distribuées, en lien avec OXFAM. Un projet est actuellement en cours au Rwanda, afin de former des personnes à la revente des produits solaires. En octobre 2016, Ségolène Royal avait commandé à l’entreprise 2 000 lampes pour chacun des délégués des Nations Unies présents à la cérémonie d’ouverture de la Coop 22 (conférence sur le réchauffement climatique) qui se tenait à Marrakech.
Afin de continuer à répondre aux besoins des populations, de nouveaux produits sont en cours de conception : la lampe Diamant, attendue pour octobre sera encore plus abordable et le Globe devrait lui être commercialisé en 2018.
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Little Sun