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Grand Magal de Touba : la ville sainte accueille son 123ème pèlerinage mouride

Depuis quelques jours déjà, les fidèles appartenant à la confrérie mouride se dirigent vers Touba. La ville sainte est, comme chaque année, gagnée par la ferveur religieuse à l’approche du Grand Magal. Ce pèlerinage attire des milliers de musulmans sénégalais, mais aussi d’autres pays, afin de commémorer Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur de la ville et de la confrérie. Cette année, l’évènement religieux aura lieu mercredi 8 novembre 2017. La grande mosquée de Touba et les ruelles de la ville promettent d’ores et déjà d’être gagnées par la foule.

Le Grand Magal de Touba commémore, quatre mois et vingt jours après la fin du ramadan,  le départ en exil au Gabon de Cheikh Ahmadou Bamba en 1895, fondateur de la ville de Touba et de la confrérie musulmane des Mourides au XXe siècle. En wolof, magal signifie « rendre hommage, célébrer, magnifier ». Chaque année des milliers de pèlerins convergent ainsi vers Touba, ville sainte pour les Mourides.

Cheikh Ahmadou Bamba, un fondateur adulé

Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, aussi appelé Khadimoul Rassoul (“serviteur du Prophète” en arabe) ou Serigne Touba (le marabout de Touba), est le fondateur de la ville de Touba. Il créé celle-ci en 1887 alors que le pays est encore sous autorité française. Considéré comme suspect de par son opposition aux autorités coloniales et compte tenu de sa popularité grandissante, celles-ci l’arrêtent. Dans un premier temps emprisonné à Saint-Louis, alors siège de l’Afrique-Occidentale française (AOF), il est ensuite exilé au Gabon en 1895 où il y restera 7 ans (jusqu’en 1902). Puis quatre ans en Mauritanie (1902-1907) avant de définitivement revenir au Sénégal où il vivra en résidence surveillée jusqu’à sa mort en 1927. Cheikh Ahmadou Bamba devient ainsi le symbole de la résistance à l’occupant français et de la non-violence.

C’est aussi et surtout l’une des figures les plus mythiques de l’islam au Sénégal et en Gambie. Il a en effet fondé la confrérie des Mourides au XXe siècle, l’une des deux confréries les plus importantes du Sénégal. Le mouridisme assimile islam et traditions africaines, notamment wolof.

Seule photo de Cheikh Ahmadou Bamba restante. Cette image est reproduite en peinture sur les murs, les bus, les taxis…

Pour réformer et rénover la société sénégalaise, Cheikh Ahmadou Bamba prôna le soufisme envers les enseignements du Coran et de la tradition du prophète Mahomet, et la valorisation de la science et du travail. La confrérie est dirigée par le Khalife général, descendant direct du fondateur, auxquels les fidèles doivent obéissance totale. Celle-ci possède une forte influence sur la politique du Sénégal puisque son leader est consulté par les politiciens de tous bords. Sur les plans économique et social, les khalifes mourides sont également très influents puisqu’ils sont les guides spirituels de 2 à 3 millions d’’adeptes, mais aussi chefs de la ville de Touba, devenue deuxième ville du Sénégal compte tenu de son poids démographique et économique.

 

La plus grande et imposante mosquée du Sénégal

Comme chaque année, la ville sainte Touba et sa mosquée doivent accueillir des millions de personnes à l’occasion du Grand Magal.

La grande mosquée de Touba

La Mosquée de Touba a été construite non sans difficulté en pleine période de colonisation française. Elle a été édifié suite à un “ndigueul ” (ordre) de Cheikh Ahmadou Bamba en 1926. Malgré l’opposition de la puissance coloniale qui a essayé par tous les moyens d’empêcher sa construction, Mouhammadou Moustapha, le premier Khalife des Mourides et fils de Cheikh Ahmadou Bamba, pose la première pierre le 4 mars 1932. Le 7 juin 1963, c’est-à-dire 31 ans, 3 mois et 4 jours plus tard, la grande Mosquée est inaugurée par son frère, Serigne Fallou Mbacké, deuxième Khalife des Mourides. Cependant, l’inauguration est loin de signifier la fin des constructions ! Une partie de l’édifice religieux est en constamment en travaux. La raison ? A chaque califat, le guide en fonction apporte sa pierre au monument, moyen de laisser la trace de son passage dans le marbre. Un perpétuel changement voulu et ordonné par Cheikh Ahmadou Bamba : selon lui, chaque guide qui arrivait, se devait de poursuivre les travaux laissés par son prédécesseur, avant de mettre en place ses propres actions.


La grande Mosquée, construite en marbre, est une merveille tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. C’est la plus grande et la plus imposante du Sénégal, la salle de prière peut accueillir plus d’un millier de fidèles. Au départ, elle comportait cinq coupoles : une à chaque coin de la mosquée et une, appelée Lamp Fall, plus grande (66 mètres) située au milieu de l’édifice et surplombant les autres. Serigne Sidy Moukhtar Mbacké décida ensuite d’en ajouter deux autres, à l’entrée principale. Autre espace très important pour les fidèles dans cette mosquée : les mausolées, c’est-à-dire les salles où reposent les différents guides religieux du mouridisme, dont Cheikh Ahmadou Bamba.

Importants moyens militaires déployés et présence étrangère

D’importants moyens humains et matériels” sont déployés par l’armée depuis lundi et jusqu’à jeudi pour assister les pèlerins pendant le Magal a assuré la Direction de l’information et des relations publiques des armées. Un hélicoptère médicalisé sera notamment mis à disposition de l’hôpital Mathlaboul-Fawzani de Touba pour toute intervention rapide, ainsi qu’un hôpital militaire de campagne.

Nous attendons une vingtaine de pays du monde arabe qui vont assister au colloque international sur le Soufisme et au Magal de Touba“, a annoncé le président de la Commission culture et communication, Serigne Cheikh Abdou Lahat Gaïndé Fatma Mbacké. Outre ces pays arabes, le grand Magal de Touba verra également la participation d’une délégation de la minorité musulmane opprimée des Rohingyas, vivant principalement dans l’état Arakan, dans le sud-ouest de la Birmanie.

« Cette invitation symbolise la solidarité de la communauté mouride vis-à-vis des “frères Rohingyas”, mais également à tous les musulmans qui sont persécutés ailleurs à travers le monde », a-t-il expliqué, ajoutant que cette action s’inscrivait en phase avec les enseignements de Cheikh Ahamadou Bamba sur la solidarité entre musulmans.

A propos Clémence Cluzel

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