Nouvelles de Dakar Le magazine des Dakarois
Alors que le Ramadan s’achève après 30 jours de jeûne, la rédaction a décidé de revenir sur un des principes qui guide ce mois sacré au Sénégal : le partage et la solidarité, notamment lors du Ndogou (coupure du jeûne).
Au Sénégal, le mois de ramadan est considéré comme un moment de grâce, de pardon et surtout de partage. Dès lors, chacun multiplie des gestes de bonté envers ses semblables pour espérer avoir une récompense d’Allah : c’est l’exemple des Ndogou solidaires organisés aux quatre coins de Dakar par de jeunes volontaires.
A Fann Hock, un quartier situé près de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, des jeunes organisent des Ndogous solidaires depuis plus de sept ans. L’un deux, Nalla Sall, nous explique pourquoi le partage et la solidarité sont importants durant le mois de ramadan.
Partage et solidarité guident les musulmans pendant le mois de ramadan
Le terme « Ndogou » est un mot wolof qui signifie couper et qui durant le ramadan fait référence à la coupure du jeûne au crépuscule.
« Dans le Coran, il est écrit qu’offrir la coupure du jeûne à une personne est l’équivalent de construire une dizaine de mosquées. Ce qui constitue un bienfait que nul ne peut estimer en termes de récompense divine » nous explique Nalla.
Selon le jeune homme, le Sénégal est un pays de partage en dehors même du mois de ramadan. A Fann Hock, les étudiants vivent loin de leurs familles. Le ramadan est le moment de faire le partage avec eux comme symbole de fraternité et d’amitié. Pour lui un musulman est avant tout ami de tous les musulmans.
Comment ces jeunes mobilisés pour le Ndogou solidaire arrivent à donner chaque soir du café ou du lait ; des pains et des dattes à des centaines de personnes gratuitement ?
« Chaque année, pour débuter cette expérience c’est tout un problème. Nous faisons des cotisations et des quêtes. Ceci sera suivi par des aides apportées par les notables, les autorités et même par les responsables politiques habitant dans le secteur », nous explique notre interlocuteur.
D’autre part, il existe des associations sponsorisées par des grandes sociétés du pays qui organisent des Ndogous dans toute la capitale, comme la Marmite du cœur.
A Pikine, dans un quartier populaire de Dakar, nous avons retrouvé Ramatoulaye Ndiaye, Présidente de commission des rafraichissements pour la Marmite du Cœur. « Nous sommes inspirés par les « Restos du Cœur » de Coluche avec toujours les mêmes ambitions » nous explique-t-elle.
1500 repas par jour distribués avec la caravane Ndogou pour tous
L’objectif de la Marmite du Cœur se veut avant tout social : venir en aide aux personnes démunies. L’association a été créée par deux acteurs très connus au Sénégal. L’un est un footballeur : il s’agit d’Alassane Ndour et l’autre, Moustapha Dieng, est un artiste musicien. Ils souhaitent allier la musique et le sport au service du social. « Nous venons au Sénégal pour aider et soutenir les personnes démunies. On cible les gens de manière très ponctuelle. Par exemple, durant le ramadan, nous offrons gratuitement la « coupure du jeûne », explique l’ancien professionnel de foot. Pendant le mois de ramadan, on veut distribuer 1500 repas par jour dans le cadre de notre caravane « Ndogou pour tous », poursuit Alassane Ndour.
Avec l’aide des partenaires, la Marmite du Cœur fera de même dans les autres régions du Sénégal où la demande est très forte. Sur le plan artistique, l’association va aussi organiser une tournée musicale dans la banlieue avec des artistes afin de sensibiliser les jeunes.
Un bel élan de solidarité que les deux co-fondateurs ont créé pour éclairer la lanterne des entreprises, des personnes tierces, ou des hommes d’affaires qui ont des moyens et qui peinent à aider leur prochain.
Mouhamadou Bassirou Diagne
