Nouvelles de Dakar Le magazine des Dakarois
L’accès énergétique universel ainsi que la condition des femmes sont deux thèmes qui ébranlent nos sociétés contemporaines. Au Sénégal, l’ONG Energy 4 Impact et Sem Fund ont ainsi lancé une campagne nommée « opportunités pour les femmes dans l’énergie ». Retour sur leur parcours.
Créé il y a trois ans, le programme « opportunités pour les femmes dans l’énergie » veut légitimer et développer le rôle des femmes dans la chaîne de production, ainsi qu’intégrer la notion de développement durable via des outils stables et propres, soutenu par le financement d’ENERGIA (travailleur international sur les question de genre jumelé au développement durable). Mercredi dernier, à Dakar, ce sujet a fait l’objet d’une réflexion autour de la question : « Comment l’inclusion de la dimension genre dans les politiques et programmes énergétiques peut-elle autonomiser les femmes pour contribuer au développement durable ? »
« Lorsque Mme Kandé a commencé sa laitière Latiere Bilaame Pul Debbo en 2002, elle produisait autant de lait qu’elle pouvait réfrigérer, environ 100 à 150 litres par jour. La demande de lait frais et pasteurisé est vaste, mais sa capacité à haut niveau de production a été limitée par l’incapacité à alimenter de plus grandes machines et des frigos. Un certain soutien de la technologie et des affaires d’Energy 4 Impact, ainsi que le soutien à l’accès à un prêt, ont changé tout cela. Mme Kandé a utilisé le prêt pour moderniser ses machines avec des technologies modernes […]. Son succès l’a incité à recruter six nouveaux membres du personnel, ce qui a augmenté son équipe de sept à treize », raconte un article au sujet de la participation des femmes dans le domaine énergétique, de l’organisation Energy 4 Impact, daté de mars 2015.
“Genre et Énergie”
Dès 1977, la reconnaissance de la participation des femmes au développement fut portée par la Fédération des associations féminines du Sénégal. Ce binôme clinquant mélangeant le genre et l’énergie taraude donc, depuis quelques années, l’esprit de multiples intellectuels, de chercheurs et d’organisations. Aujourd’hui, l’organisation non gouvernementale Energy 4 Impact et la Sem Fund soutiennent 151 femmes entrepreneurs dans la région de Tambacounda afin d’améliorer, d’une part leur productivité par le biais d’un matériel durable et plus économique mais aussi d’améliorer le quotidien de leurs clients… De milliers de personnes.
La conférence se voulait sensibiliser (après le lancement, en février 2016, d’une campagne de sensibilisation nationale) le public ainsi que les institutions compétentes pour porter de telles structurations, sur le lien entre l’énergie et l’autonomisation des femmes ainsi que leur impact sur l’économie nationale. « L’avenir c’est l’eau, le soleil et le vent.Plus les femmes auront accès à l’énergie, plus cela va influer sur le PIB », souligne le professeure Fatou Sarr Saw, Directrice du laboratoire Genre de l’Université de Dakar.
Avancées annuelles d’Energy 4 Impact
En l’espace d’une année, Energy 4 Impact a décroché la légitimité des autorités gouvernementales en matière d’intégration du genre dans les politiques énergétiques. Accompagné de ses partenaires, tels que Total Awango pour les lampes solaires, PERACOD pour les foyers améliorés (cuisinières) ou encore Caurie MicroFinance pour les crédits, le programme « opportunité pour les femmes dans l’énergie », a encouragé les 151 femmes qu’il soutient à la vente de quelques 1660 lampes solaires et 1126 cuisinières améliorées. Cela a permis à 36 000 personnes d’accéder à l’énergie et à 7200 femmes de bénéficier d’une nouvelle activité économique.
Il s’agit d’une forme de discrimination positive, certes. On aime ou bien on n’aime pas !
Au delà de cette aide centralisée sur les femmes, se dégage également de grandes thématiques telles que l’égalité hommes et femmes, la nécessité de fabriquer et de consommer autrement pour la préservation de l’environnement – une question si chère à Macky Sall qui a réitéré ses vœux de participation aux avancées de la COP 21 avec le président français – ou encore l’amélioration des condition de vie dans les ruralités par le biais de l’électrification. Et puis, c’est bien connu, « seul on va plus vite, ensemble, on va plus loin » (proverbe africain).
