Notre expert en économie, Omar Ndiaye, propose un dossier sur l’agriculture au Sénégal. Retrouvez les autres articles du dossier ici : L’Agriculture, levier performant du Plan Sénégal Emergent (3), L’Agriculture, Levier Performant du Plan Sénégal Emergent (2), L’Agriculture, Levier Performant du Plan Sénégal Emergent (1)
Ces performances attestent que la transition agricole du Sénégal est en cours au vu de la hausse continue de la productivité et de la production agricoles. Cette transition agricole est comparable à celle des pays émergents. En effet, l’essor de l’économie urbaine et du secteur informel au Sénégal est de nature à absorber le surplus de main d’œuvre agricole et à offrir des marchés à l’agriculture. En outre, les progrès de l’agriculture familiale grâce au PSE permettent d’espérer le développement d’une économie non agricole en milieu rural pour employer le surplus de main d’œuvre agricole.
Croissance du PIB, création d’emplois, réduction de la pauvreté et des inégalités…
Les performances susmentionnées vont se traduire par des effets induits positifs dans l’économie : croissance du PIB, création d’emplois, réduction de la pauvreté et des inégalités, amélioration de la sécurité alimentaire, hausse des exportations de produits agricoles et des recettes fiscales, réduction des déficits de la balance commerciale et de la balance des paiements, accroissement de la productivité globale de l’économie, développement de l’industrie.
Concernant l’industrie, notons que dans la vision orthodoxe des schémas du développement industriel, l’agriculture est une source de l’industrialisation. Parmi les facteurs nécessaires à une industrialisation équilibrée, il y a la hausse de la productivité dans l’agriculture. Tout d’abord, dans une économie à population essentiellement rurale comme celle du Sénégal, cette hausse permet une progression du revenu par tête, qui s’accompagne d’une diversification de la demande vers les produits manufacturés (lois d’Engel). En outre, les progrès agricoles permettent de noircir la matrice interindustrielle avec la multiplication des échanges entre les secteurs de l’économie : achat de produits industriels par le secteur primaire, vente de produits agricoles au secteur secondaire qui va les transformer. Les exportations agricoles fournissent des devises nécessaires à l’industrie (achats de biens d’équipement et de matières premières) ; à l’inverse les exportations industrielles peuvent aider l’agriculture.
Une épargne croissante en provenance de l’agriculture autorisera davantage d’investissements industriels, tandis que les transferts de main d’œuvre, grâce à l’amélioration de la productivité dans le primaire, permettront la croissance du secteur secondaire.
Peu de pays échappent à ce préalable à l’industrialisation qu’est le progrès agricole, en dehors de quelques Etats très ouverts au commerce international (exemples : Hong Kong, Singapour) ou ceux qui peuvent investir le produit permanent d’une rente (économies pétrolières : Algérie, Arabie Saoudite, …).
A suive….
Dr Omar NDIAYE
Économiste
Convergence des Cadres Républicains / CCR-France
Coordonnateur Adjoint de la section APR de Tours