Pour notre premier témoignage, Sabine, une jeune bretonne de 26 ans, a bien voulu jouer le jeu des questions réponses et partager son expérience sénégalaise avec les lecteurs.
Cette bout-en-train a posé ses valises au Sénégal il y a deux ans exactement, accompagnée de sa moitié. Elle n’avait jamais mis les pieds en Afrique mais a toujours été attirée par le continent et particulièrement le Sénégal, dont elle avait beaucoup entendu parler au cours de ses études en Ingénierie des projets de coopération. Depuis qu’elle vit au Sénégal, Sabine a été assistante chef de projet chez Enda Pronat, puis bénévole à l’AD Solidarité de Saint louis, à Makesense et aujourd’hui pour la marche pour le climat avec Avaaz Sénégal.
Qu’est-ce qui t’a le plus frappé en arrivant au Sénégal ?
En arrivant, nous habitions près de Ngor, en dehors du centre ville de Dakar. On voulait absolument visiter le centre ville qu’on ne connaissait pas du tout, malgré les mises en garde de notre colocataire australien qui nous disait qu’il n’y avait rien à voir. Mais nous nous sommes entêtés, et on y est allés. Et effectivement, ce fut un choc. Nous venions d’arriver, nous ne connaissions pas les subtilités culturelles des Sénégalais, les codes et les habitudes des gens. Tout était tellement différent. On s’est demandé ce qu’on faisait là. On s’est d’ailleurs fait arnaquer par un vendeur de collier ambulant qui nous a un peu forcé la main pour lui acheter quelque chose. Puis, nous avons trouvé les rues très sales. Aujourd’hui quand j’y pense, je n’ai plus du tout le même regard qu’en arrivant, et certains endroits que je trouvais sales me paraissent magnifiques. C’est le charme du Sénégal.
Que trouves-tu d’exceptionnel au Sénégal ?
Ce que j’adore, c’est que je rencontre des gens de tous les horizons, des Sénégalais, des expatriés… Des personnes que je n’aurai certainement pas eu l’occasion de rencontrer en restant en France. Cela me permet de sortir de mon confort, de m’ouvrir et d’aller vers les gens. J’adore aussi la culture sénégalaise, on ne comprend pas tout en tant qu’étranger, mais cela nous force à nous poser des questions en permanence, à essayer de comprendre pourquoi cela est comme ça, ou pourquoi les gens sont comme ça…
Quel avantage trouves-tu à ta vie d’expatriée ?
A 26 ans, avec les études que j’ai faites, je pourrais vivre à Paris enfermée dans mon appartement de 10 m², avec une routine pas forcément excitante. Ici, j’ai accès à des loisirs auquel je n’aurai pas accès en France. Il fait chaud, il y a toujours du soleil, on rencontre des gens sans arrêt… Pour moi c’est vraiment ça l’avantage d’une vie au Sénégal en tant qu’expat.
Quels sont pour toi les plus beaux endroits au Sénégal ?
J’adore la Casamance, sa végétation luxuriante, la gentillesse de ses habitants. Mais j’ai eu aussi un énorme coup de coeur pour la région de Kédougou, le pays Bassari, Peul et Bedik. Pour moi, c’est dans le sud qu’on trouve les plus beaux paysages du pays, c’est vallonné et très vert, surtout pendant l’hivernage.
Quels sont tes endroits préférés à Dakar ?
A l’époque où elle était encore accessible, j’adorais aller sur la plage du lieu de prière. Sinon, j’aime beaucoup aller sur la plage des Mamelles. L’Auberge Via Via à Yoff est aussi un de mes spots préférés. J’aime bien y retrouver quelques amis autour d’un bon hamburger. Il y a aussi les îles de la Madeleine, qui pour moi sont l’un des plus beaux endroits de Dakar.
Une chose qui t’énerve particulièrement au Sénégal ?
Je trouve que c’est un pays très paradoxal. Tout ce que j’adore dans la culture sénégalaise, je le déteste quand je suis fatiguée. J’adore le fait d’échanger avec les gens dans la rue, de dire bonjour même aux inconnus, mais quand je suis fatiguée, je n’ai pas toujours envie de faire l’effort et certaines choses peuvent m’énerver. Par contre j’adore l’ouverture d’esprit des Sénégalais. Ils sont adorables, et parler Wolof aide beaucoup à se faire apprécier par les habitants. C’est un gros plus, même si je suis loin de parler couramment la langue.
Un moment unique que tu aimerais partager ?
Quand je travaillais en centre-ville, je me souviens de ces moments, le vendredi, où tout le monde se réunissait dans la rue pour prier. C’était noir de monde. J’étais comme hypnotisée par ce moment où le temps semblait s’arrêter.
Ce que tu apprécies le plus chez les Sénégalais ?
Leur humour et leur ingéniosité. On rigole tout le temps avec eux, ils ont un vrai sens de l’humour, et c’est assez agréable. Comme par exemple les voitures de marque Renault sur lesquelles ils rajoutent l’enseigne Mercedes. Ce sont plein de petites choses comme ça qui me font rire au quotidien.
Quel conseil donnerais-tu aux futurs expatriés ?
Je pense que pour vivre au Sénégal, il faut vraiment avoir de l’humour et s’ouvrir aux gens. Si tu n’en a pas, ça risque d’être compliqué.
Je conseille vraiment d’apprendre le Wolof, au moins quelques mots de base. C’est très utile et ça change du tout au tout la relation qu’on peut avoir avec les gens. Ils nous prennent tout de suite plus au sérieux et on peut avoir de vrais échanges avec eux.
Il faut aussi avoir conscience que la valeur du temps est différente de celle que l’on connait en tant qu’Occidentaux. Ici, il faut accepter de prendre son temps, savoir être patient.
pas mal l’expérience, je connais bien ces endroits, c’est magnifique.
Sinon pourquoi vous vous dites “expat”?