Un car rapide à Paris ? Non, ce n’est pas une blague, cet emblème sénégalais a bien pris ses aises au Musée de l’Homme à Paris, qui a réouvert ses portes au mois d’octobre. La célèbre fourgonnette jaune et bleue trône désormais au milieu de l’une des expositions permanentes du musée, comme un dernier hommage rendu avant sa disparition prochaine, prévue par le gouvernement.
Le Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (Cetus) a en effet annoncé le renouvellement du parc automobile, en remplaçant les célèbres car rapides par des bus de marque indiennes et chinoises. RFI nous donne plus d’informations sur les causes de cette décision :
Ces véhicules ont fait leur temps, explique Alioune Thiam, directeur général du Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (Cetud). Ils ont rendu énormément de services aux populations en termes de mobilité. Mais voilà qu’aujourd’hui, ce sont des véhicules polluants qui sont source d’insécurité routière. Il fallait bien procéder à leur renouvellement et procéder également à la professionnalisation des acteurs.
Ce projet culturel au Musée de l’Homme vise à mettre en valeur le car rapide, patrimoine culturel et reflet de la société sénégalaise, authentique art « populaire ». Le véhicule choisi pour représenter la terranga a été spécialement retapé pour l’occasion et s’est orné des plus belles parures : peintures, équipements ornementaux et des protections magiques usuelles et originales réalisées sous la direction de El Hadj Saliou Kane, Pape Omar Pouye, Alain Epelboin, Ndiabou Sega Touré, Pape Sall & Co.
Petite histoire du car rapide
Au Sénégal, le car rapide fait partie du décor urbain. Jaune, bleu, orange, avec ses peintures de toutes sortes et ses inscriptions religieuses (Alhamdoulilahi !), on ne peut pas le manquer. Surnommé aussi le “S’en fout la mort” en raison de sa conduite dangereuse (si vous conduisez et que vous voyez un car rapide arriver, FUYEZ !), cette camionnette Renault est en service depuis une cinquantaine d’années au Sénégal. Souvent rafistolés et bricolés de nombreuses fois, on se demande si ces véhicules vont finir par lâcher ou s’ils peuvent encore continuer à rouler comme cela des années. Les car rapides sont utilisés comme transport en commun pour des trajets en ville et dans les banlieues. Ils sont peu à peu remplacés par des mini-bus de marque indienne, les Tata, avant leur disparition complète, prévue d’ici 2018 par le gouvernement.