Le Sénégal classé 25ème pays le plus pauvre du monde

Le Sénégal fait partie des pays les plus pauvres du monde selon le Fonds monétaire international (FMI), d’après leur rapport annuel publié en octobre pour l’année 2015. Le tableau révèle également une triste réalité : la majorité des 25 pays se trouvent sur le continent africain, dont onze pays en Afrique de l’Ouest.

Un PIB par habitant de 934,6 dollars en 2015 pour le Sénégal

Avec un PIB par habitant de 934,6 dollars, le Sénégal recule de deux rang dans le classement du FMI, puisqu’en 2014, il était en 27ème position, avec un PIB par habitant de 1079 dollars, tandis que le Burundi, qui atteint la tête du classement des pays les plus pauvres du monde, atteint un PIB par habitant de 315,2 dollars.

Cette position est cependant démentie par le Premier ministre sénégalais, Mahammed Boun Abdallah Dionne, ainsi que le ministre de l’Économie et des Finances, qui ont rapidement réagi.

« Il nous faudrait être fier de nos performances et mobiliser notre pays sur la voie de l’excellence et du progrès et ne pas s’attarder sur certains chiffres pour décourager. C’est l’ambition du Président de la République et nous, Gouvernement, travaillons à la matérialiser chaque jour », a affirmé Mahammed Boun Abdallah Dionne, sur le site d’informations Dakar Actu, suite à la publication de ce rapport.

Selon lui, le rapport du FMI comporte plusieurs données et classements, et il ne faudrait pas se concentrer uniquement sur l’un d’entre eux, mais prendre en compte les autres chiffres communiqués par le FMI. Le Sénégal serait en vérité en 19ème position d’après le Premier ministre : “Dans les tableaux du Fonds monétaire international (Fmi), nous sommes la dix-neuvième économie africaine sur 54 pays. Nous avons un Produit intérieur brut (PIB) de 15 milliards de dollars et c’est d’une grande importance », a-t-il ajouté. 

C’est ce que confirme également Roger Nord, directeur adjoint du département Afrique du FMI, ce mardi 27 octobre 2015 dans un article publié sur Seneweb.com : «Pour confirmer ce que le ministre vient de vous dire, le Sénégal se porte bien. Le taux de croissance en 2015 du Sénégal est supérieur à celui de la moyenne africaine et pour 2016, dans nos anticipations, ce sera de même. Est-ce que le Sénégal peut faire encore mieux ? Bien sûr ! C’est bien pour cela que le PSE (Ndlr : Plan Sénégal Emergent) a des objectifs ambitieux. Des objectifs que, au FMI, nous soutenons pleinement. Et avec les réformes envisagées, nous sommes tout à fait d’accord avec le ministre que le taux de croissance augmentera davantage».

Un taux de pauvreté de 46,7 % au Sénégal

En matière de développement et d’économie, le Sénégal reste tout de même loin derrière quelques-uns de ses voisins d’Afrique de l’Ouest. A titre de comparaison, le PIB par habitant de la Côte d’Ivoire est de 1 410 dollars en 2015. Le Sénégal connaît aujourd’hui un taux de pauvreté de 46,7%, qui s’enfonce chaque année, et une croissance démographique annuelle de 2,6 %. L’espérance de vie à la naissance, quant à elle, ne dépasse pas 64,8 ans, selon l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie.

Le Sénégal, une économie émergente d’ici à 2035

Si ces chiffres ne sont pas vraiment optimistes pour le Sénégal, le pays semble se donner les moyens pour assurer un avenir meilleur, notamment à travers le Plan Sénégal Emergent (PSE).

En 2015, on annonce un taux de croissance de 4,6 %, allant jusqu’à une prévision de 5.0 % pour l’année 2016. Le pays oeuvre également à travers le Plan Sénégal Emergent, avec l’objectif de devenir une économie émergente d’ici à 2035. Ce plan s’articule autour de 3 axes principaux : transformation structurelle de l’économie et croissance ; capital humain, protection sociale et développement durable ; gouvernance, institutions, paix et sécurité.

“Ce PSE a été conçu et réussira, pour vous, par vous et avec vous”, affirme le Président de la République Macky Sall. Les objectifs annoncés sont plutôt optimistes :

 1,6 million de tonnes de production pour une autosuffisance en riz dès 2017,

une croissance de 7 % dès 2018,

300.000 Bourses familiales allouées en 2017, 

ou encore 75% de la population protégée par la Couverture Maladie Universelle en 2017.