Interdiction du voile intégral au Sénégal : une mesure anti-terroriste

Lors du Forum Paix et Sécurité en Afrique qui s’est tenu à Dakar la semaine dernière, Macky Sall avait affirmé son souhait d’interdiction du port du voile intégral dans le cadre de son dispositif anti-terrorisme. Une décision loin de faire l’unanimité auprès des Sénégalais. 

Interdire le port de la burqa, c’est en effet ce qu’envisage le Président Macky Sall pour son pays. Une décision osée, dans un pays où 95% des habitants sont musulmans, mais nécessaire selon les autorités, dans le cadre de la lutte anti-terrorisme.

“Le port du voile intégral ne correspond ni à nos cultures ni à nos traditions”

« Le port du voile intégral ne correspond ni à notre culture, ni à nos traditions, ni même à notre conception de l’islam. Nous devons avoir le courage de combattre cette forme excessive de nous imposer une manière d’être. Nous ne pouvons accepter qu’on nous impose des modèles venus je ne sais d’où »,

a annoncé Macky Sall lors du Forum Paix et Sécurité en Afrique.

Il est important de prévenir les menaces à la paix et à la sécurité en lieu et place d’une démarche curative quand le mal est déjà installé.

— Macky SALL (@macky_sall) 9 Novembre 2015

Une mesure nécessaire pour combattre le terrorisme

Selon différentes sources et plusieurs experts, les services de sécurité auraient expliqué au Président Macky Sall que cette mesure était nécessaire pour combattre le terrorisme, dans un contexte relativement tendu sur le plan national, avec une forte menace de la part du groupe Boko Haram. Il y a quelques semaines, plusieurs imams soupçonnés d’avoir des liens avec des groupes islamistes ont d’ailleurs été mis en examen dans le pays.

La décision a été confirmée par le ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, qui a rappelé que le Sénégal n’est pas à l’abris du terrorisme, et a ajouté que cette mesure n’était pas une loi “anti-islam”.  Par ailleurs, le Tchad et le Cameroun ont déjà interdit cet habillement, pour des raisons de sécurité, notamment car il est plus difficile de contrôler une personne qui porte la burqa.

Un sujet pourtant encore sensible et difficile à accepter de la part de certains religieux sénégalais, comme Iran Ndao, qui affirmait au journal Le Quotidien son opposition à l’interdiction du port de la burqa il y a quelques mois  : “Si on essaie d’instaurer l’interdiction du port de la burqa au Sénégal, je ferai partie des farouches opposants, quitte même à aller en prison.”