Audrey est une jeune française qui a atterri à Dakar il y a un peu plus d’un an. Après avoir travaillé dans l’immobilier, elle s’est reconvertie dans la communication spécialisée dans le développement territorial. Aujourd’hui, elle est chargée de communication pour France Volontaires au Sénégal, une association qu’elle a connu dans le cadre d’une mission pour une ONG au Cambodge œuvrant pour l’éducation. Elle a accepté de partager avec les lecteurs de Nouvelles de Dakar ses impressions et son expérience au pays de la Teranga.
Pourquoi as-tu choisi de travailler au Sénégal ?
Le Sénégal m’a été proposé parmi 4 autres pays lorsque j’ai postulé pour France Volontaires. N’ayant jamais été en Afrique auparavant, il m’a semblé être le pays plus adéquat pour un premier séjour sur ce continent car c’est un pays qui, en tant que Français, ne nous est pas totalement étranger et dont j’avais personnellement toujours entendu beaucoup de bien.
Peux-tu nous parler de ton travail pour France Volontaires ?
Je suis chargée de communication pour France Volontaires au Sénégal. J’ai en charge toute la communication de l’association à savoir la communication web, print, l’événementiel. Ainsi je gère la mise à jour du site Internet et l’animation de notre page Facebook, je produis notre lettre d’information et notre rapport annuel, je crée des outils tels que plaquettes ou goodies, je m’occupe également des relations presse mais aussi de l’organisation d’événements de promotion du volontariat. Une grosse partie de ma mission consiste à organiser la Journée du Volontariat Français qui a lieu chaque année en octobre. En parallèle j’appuie mes collègues dans tous les projets d’accompagnement des acteurs du volontariat que nous menons. Etant moi-même volontaire (Volontaire de Solidarité Internationale), j’ai un lien privilégié avec les autres volontaires.
Peux-tu nous en dire plus sur l’association France Volontaires et sa présence au Sénégal ?
France Volontaires est la plateforme de référence du volontariat français à l’international. Nous sommes un des opérateurs du Ministères français des affaires étrangères, constitué d’une cinquantaine de membres (ministères, collectivités, associations). Nous avons une mission d’intérêt général de développement qualitatif et quantitatif, de promotion et de valorisation des volontariats à l’international. A travers un réseau de 24 Espaces Volontariats, nous venons en appui aux personnes en demande d’engagement, mais aussi aux structures locales qui accueillent ou souhaitent accueillir des volontaires. Nous avons un rôle d’information, de formation, de mise en réseau et en relation. Au Sénégal, nous intervenons depuis 1972, à l’époque sous le nom d’Association Française des Volontaires du Progrès. Aujourd’hui, nous mobilisons toujours nos propres volontaires (Volontaires de Solidarité Internationale).
Qu’est-ce que tu aimes le + au Sénégal ?
J’aime le contact humain qui existe ici. Tout le monde se salue, tout le monde se parle. C’est très chaleureux. Les gens ont toujours le sourire, l’ambiance générale est agréable en partie grâce à cette joie de vivre qu’ont les Sénégalais. J’aime aussi beaucoup leur humour, il y a toujours une occasion de faire une blague, toujours une occasion de rire.
Quelque chose que tu aimes moins ?
Ce que j’aime moins c’est la ‘sur sollicitation’ dans certains endroits lorsque tu es étranger. Parfois tu ne peux pas marcher tranquillement sans que quelqu’un veule te vendre quelque chose. Aussi on se prend au jeu de marchander tout et rien mais lorsque l’on est fatigué ou simplement pas d’humeur, car ça peut arriver, ça en devient énervant.
Peux-tu nous dire ce qui t’as le plus marqué ou interpellé pendant ton séjour ici ?
Ma première semaine à Dakar restera marquée comme un moment très fort ; j’ai été frappée par cette ville qui fourmille, qui ne dort jamais ; par ces calèches qui côtoient les 4×4, par les journées rythmées par les appels à la prière, par ces bœufs et ces chèvres qui traversent les doubles voies en même temps que les piétons. Cette ville qui me paraissait si grande, voire hostile, me parait aujourd’hui tellement familière.
Pour toi quels sont les atouts du Sénégal ?
Déjà c’est un pays qui a un fort potentiel touristique. Il regorge de paysages différents et d’endroits vraiment superbes qui mériteraient d’être davantage mis en valeur. L’ouverture et la gentillesse de la population sont également des atouts. De plus la majorité de la population est très jeune et cette jeunesse en veut. Une jeunesse qui veut voir son pays se développer davantage et qui s’engage beaucoup dans ce sens.
Quels sont les endroits que tu préfères au Sénégal ?
Mon coup de cœur restera la région du Sine Saloum ; j’aime la tranquillité qui y règne, la beauté des îles du delta et la verdure de la mangrove. Partir la journée en pirogue, manger du poisson grillé sur une île presque déserte, regarder le soleil se coucher sur les bolongs, le Sine Saloum est un vrai havre de paix.
Tes endroits préférés à Dakar pour manger, danser, boire un verre, etc… ?
Dakar regorge d’endroits agréables pour sortir, et c’est dur de n’en retenir que quelques uns car j’ai l’impression d’en découvrir toujours de nouveaux. Mais je dirais que j’apprécie passer une fin de journée à la Cabane du Surfeur sur la corniche des Almadies, manger une bonne viande au Séoul 2, un maquis très sympa à Amitié. J’adore la plage de BCAO mais aussi celles des Mamelles ou encore Virage. J’aime voir un bon concert au Just4U ou aux Petites Pierres.
Y-a-t-il une chanson ou un artiste sénégalais que tu aimes bien ?
J’ai découvert dès mes premiers mois ici Sahad and The Nataal Patchwork et Ombre Zion, ce sont deux groupes qui montent et que j’apprécie vraiment voir en concert.
Un moment dont tu te souviendras toujours et que tu aimerais partager ?
L’an dernier lors du weekend de l’Assomption, nous étions à Palmarin avec deux amies, nous avons choisi d’assister à la messe. Ce fut un moment exceptionnel et tellement émouvant. Je me souviendrais toujours des mille couleurs sur les tenues des femmes, des tamtams et des voix des enfants qui résonnaient gaiement dans l’église, des rires de tous après plusieurs interventions du prêtre. Un moment à vivre !
Quel conseil pourrais-tu donner aux personnes souhaitant venir vivre au Sénégal ?
Etre ouvert, aimer découvrir l’Autre, aimer le contact, ne pas être timide. Ne pas essayer de tout vouloir comprendre et juste se laisser bercer par cette culture sénégalaise qui est si riche. Et enfin aimer le piment et toujours dire que l’on est marié 😉