Nouvelles de Dakar Le magazine des Dakarois
Les avancées concernant la situation de la femme sénégalaise dans divers domaines, que cela soit la santé, l’accès à l’éducation, son autonomisation,… sont notables. Mais, il en reste néanmoins un dans lequel les chiffres restent alarmants… Les violences basées sur le genre (Vbg) sont persistantes et même, pire que cela, ne cessent de s’accroitre au Sénégal. Cela malgré un dispositif judiciaire mis en place ainsi que des politiques et programmes instaurés.
D’après les études de l’ANSD (l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie) et de la Banque Mondiale, les résultats obtenus témoignent d’une situation déplorable.
Les chiffres d’affaires de violences enregistrés entre 2006 et 2010 dans les structures judiciaires, sanitaires et sécuritaires dans 8 régions du Sénégal ont montré que les cas de Vbg avaient plus que doublé, en l’espace de 5 ans. (études commandées par ONU Femmes).
Point important, les structures de santé ont accueilli plus de cas de viol que celles de la police et de la gendarmerie. En effet, beaucoup de cas traités dans ces établissements ne parviennent pas aux structures de la justice, de la police ou de la gendarmerie. “Dans la plupart des cas, les victimes ne veulent pas que de tierces personnes soient au courant de leurs souffrances. Dans les cas où les victimes sont jeunes, la famille et la communauté préfèrent souvent les arrangements à l’amiable plutôt que de recourir à la justice“, explique Marie Sabara, chargée du programme violences basées sur le genre (Vbg) de l’ONU-Femmes Sénégal.
“Les Vbg constituent un obstacle majeur à la pleine participation des femmes et des autres victimes à la vie politique, économique, sociale et culturelle de la société. Elles constituent une entrave à l’accroissement du bien-être familial, au progrès économique et social, à la justice sociale et à la paix”
,a-t-elle déclaré.
Malgré de nombreux défis à relever pour faire évoluer la situation, le Sénégal a réalisé des progrès importants dans le domaine de la promotion des droits des femmes par la signature de l’ensemble des conventions internationales relatives aux Droits Humains et par la prise de mesures politiques courageuses allant dans le sens du renforcement du leadership des femmes, comme notamment l’adoption d’une loi contre les Mutilations Génitales Féminines. Reste désormais à veiller sur la bonne application de la justice ainsi qu’à une meilleure coordination, mais aussi formation, des services des forces de l’ordre. Enfin des efforts de prévention et une meilleure prise en charge des victimes sont essentiels.
