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#StopFakeNews : le Sénégal en croisade contre la désinformation

Lancé il y a quelques jours, le #StopFakeNews illustre le nouveau cheval de bataille du gouvernement sénégalais : lutter contre les fausses informations, particulièrement celles touchant au chef de l’état, circulant sur les réseaux sociaux et les médias en ligne. Un challenge de taille pour démêler « le vrai du faux » à l’ère de l’internet roi.

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Première en Afrique, la campagne «Stop Fake News », sorte d’opération « vérité » sur les informations circulant via les réseaux sociaux et les médias en ligne a été lancé il y a quelques jours seulement dans le pays. Lassés et surtout inquiets de la multiplication des fausses informations proliférant sur ces canaux de communication, c’est pour «lutter contre la désinformation à grande échelle et ses conséquences désastreuses que permet aujourd’hui la multiplication des plateformes et acteurs sur Internet» que l’opération a été pensée par les autorités sénégalaises. Les sujets en lien avec la présidence de la république et le chef de l’état sont tout particulièrement visés.

L’objectif de ce challenge ? «Déconstruire les fausses informations qui suscitent des interrogations de la part des internautes». L’idée est de permettre aux internautes sénégalais de «distinguer le vrai du faux en ligne» puisqu’en effet  «les fake news, ou fausses informations, constituent l’un des principaux fléaux à l’ère d’Internet et des réseaux sociaux», a expliqué le cabinet du président Macky Sall.

Une plateforme comme fer de lance de la lutte

C’est à travers les comptes Facebook et Twitter de la plateforme « Génération Sénégal » de la présidence que la lutte s’organise. Les internautes peuvent désormais avoir accès à des éléments de réponse émanant de sources officielles. La présidence encourage ainsi toute personne ayant des doutes sur la véracité d’informations trouvées sur internet à utiliser le hashtag « STOP FAKE NEWS ». Nombre d’incertitudes peuvent donc dès maintenant être balayées (ou confirmées le cas échéant) sur des sujets d’opinion nationaux ou même internationaux. Plus de pitié pour les fausses infos !

Par le passé des organismes et sites avaient bien déjà lancé des plateformes de ce type, mais cette initiative est une première sur le continent venant de la part d’un état.

 

A l’ère de l’omniprésence d’internet

Difficile bien souvent de faire la part des choses, dans un monde où tout s’enchaine, où les informations se succèdent à une vitesse folle et où un « scoop » est très vite remplacé par une nouveau. La percée d’internet a facilité ce grand échange mondial d’information mais à aussi rendu beaucoup plus complexe l’authenticité de celle-ci : les fausses informations, les ragots et autres rumeurs se sont elles aussi multipliées, trouvant dans les réseaux sociaux des moyens de communication parfaits pour toucher un large public. Ce piège s’est encore accentué avec le développement de l’internet mobile : nous sommes constamment connectés, sans cesse abreuvés par des « breaking news ». Certes, le citoyen est informé, mais cette profusion ne signifie pas pour autant, et loin de là, une meilleure qualité d’informations transmises. La multiplication des fausses informations a, au contraire, pris une nouvelle ampleur en Afrique, particulièrement au Sénégal, où les médias en ligne diffusent régulièrement ce genre de nouvelles. Une attitude qui bien évidemment nuit au secteur des médias et zappe la confiance des citoyens dans ceux-ci.

Un outil controversé

Plusieurs observateurs s’interrogent néanmoins sur le bien fondé et les motivations de cette démarche. Pour nombre d’entre eux, il s’agit plus d’un outil de communication pour Macky Sall : un moyen de lui façonner une image lisse d’homme de la situation, et surtout de gommer tout éventuel « couac ».

Ce besoin de clarification est également perçu comme une forme de délation et interpelle les acteurs de la presse en ligne. Cette mesure ne signifierait-il pas un contrôle accru des médias en ligne ? Les journalistes de ces médias, même s’ils préfèrent pour l’heure lui donner le bénéfice du doute, ont le sentiment que l’état chercher malgré tout à mettre la main mise sur ce pouvoir, ô combien puissant et utile…

Depuis son lancement, certains internautes ont déjà détourné le hastag. Ils ont rappelé que les « fake news » ne sont pas que l’apanage des internautes lambda, prenant pour exemples des déclarations et des annonces officielles s’étant avérés erronées.

 

 

A propos Clémence Cluzel

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