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Biennale OFF: « Tick Tock as time goes » à la galerie Loman Art

Parmi l’offre pléthorique des manifestions OFF de la Biennale de Dakar, un vernissage se profile ce lundi 7 mai, à partir de 18 heures. La galerie Loman Art exposera jusqu’au 2 juin à travers l’évènement « Tick Tock as time goes », cinq artistes aux univers et supports qui leur sont propres. L’opportunité de découvrir les travaux de photographe, peintres et plasticiens au sein d’une demeure musée, ouverte à tous et surtout à l’art.

Comme un écho au thème du programme officiel de Dak’art 2018, “L’heure rouge”, inspiré d’un poème d’Aimée Césaire, l’exposition de la galerie Loman Art met elle aussi l’accent sur cette notion de temporalité. “Tick tock as time goes” ainsi est la formule choisie par Loman Pawlitschek, artiste et propriétaire de la galerie. « On a tous une horloge qui nous est propre. Il s’agit aussi bien d’une perception qui diffère, que du temps nécessaire à chacun pour se réaliser et accomplir ce qu’il s’est fixé comme objectif » explique cette artiste d’origine sud africaine et australienne.

Les œuvres de cinq artistes, préalablement sélectionnés après un appel à projet, ornent ainsi les murs, les plafonds et même le rooftop de cette demeure somptueuse transformée en galerie où vie quotidienne et œuvres se mêlent avec succès. Un lieu ouvert à tous, comme une invitation à la découverte et une fenêtre sur l’art. « Le choix des artistes exposés s’est fait avec la volonté de créer une cohérence entre les mondes de chacun et leur style pour que le rendu final soit beau. Dans le même temps, nous avons aussi voulu encourager la diversité (des supports utilisés et des visions). L’idée était de garder ces particularités, synonymes de richesses, mais de les relier entre elles par un fil rouge » détaille Mélodie, chargée de programmation de Loman Art.

La galerie Loman Art©C.C

Au programme un peintre sénégalais, une artiste touche à tout camerounaise, une photographe française, des installations et peintures sculptées d’une sud africaine ou encore les encres d’un artiste sénégalais, composent cette exposition.

Sur les traces d’Harakoy : photographies le long du fleuve Niger

Parmi ces artistes, la photographe Hélène Caux, expose sa série de clichés extraits de son travail “Sur les traces d’Harakoy, errance sur le fleuve Niger”. Installée au Sénégal depuis 2012, la Française qui a travaillé pendant 15 ans pour une agence de réfugiés, a notamment eu l’opportunité de voyager plusieurs fois au Niger, « un pays magnifique, très brut et poétique, rempli de mythes ». Un premier cliché prit en 2016 le long du fleuve Niger lui donne envie d’en faire un reportage. « Le fleuve Niger, qui est le 3eme plus long fleuve d’Afrique, régit la vie des hommes des différents pays qu’il traversent. Il les fait vivre, mais il y a aussi toute une dimension mystique qui y est lié », raconte t elle. Intriguée, Hélène Caux découvre alors le mythe d’Harakoy, déesse du fleuve dans la mythologie songhay et zarma, la protectrice des Sorko (les pêcheurs). La déesse aurait eu des enfants avec les hommes des différentes ethnies peuplant les berges, incarnant ainsi le mythe unificateur et fédérateur des communautés. Partant de cette légende intrigante, qui prend sa source à Tombouctou (Mali) pour se terminer au Nigéria, à Yaweri, elle décide de suivre le tracé du fleuve. En juillet 2017, la photographe le descend alors en pirogue, s’arrêtant de village en village. Plusieurs expéditions s’en suivent. Tantôt déchainé, tantôt calme, il évolue suivant les saisons et devient voyage initiatique, l’eau étant purificatrice. Par ses clichés, aussi bien des portraits de sorko, que de paysages ou de scènes de la vie quotidienne, la photographe nous donne à voir cette nature sacrée qui recèle de pouvoirs, mais aussi un monde ou visible et invisible sont intimement liés. Toujours en cours, le reportage abordera les pratiques culturelles traditionnelles des différentes ethnies rencontrées : rites et danses seront au cœur des prochains clichés de la série.

Les lettrages au cœur des œuvres d’Ize Fall

Autre artiste à exposer au Loman art, le peintre autodidacte Ize Fall. Le jeune sénégalais découvre l’art par le biais de la couture : issu d’une famille de couturiers, il a débuté au côté de son père. Mais lassé et frustré de reproduire des modèles plutôt que d’en créer, il laisse sa créativité s’exprimer en expérimentant des modèles sur tissu. Ize Fall commence alors à faire des recherches, à fréquenter les expositions et à glaner des informations au village des arts, poussé par son besoin d’expression et l’envie d’extérioriser ses idées et émotions. Influencé par le wax, ses motifs et couleurs, il est aussi attiré par les fresques murales et le milieu urbain dans son ensemble. Son style évolue et finit par se caractériser par des lettrages personnalisés. « Les lettres donnent un aspect poétique à l’œuvre. Elles sont essentielles car elles sont la structure des mots, elles sont l’outil pour communiquer » argumente l’artiste. Dispersées dans ses toiles, elles laissent toute liberté au spectateur d’y voir les mots qu’il souhaite. Pour Ize Fall, « les lettres sont synonymes d’évasion, de liberté. Le pouvoir des mots est considérable. C’est ce que je mets en avant dans ma peinture » comme en témoignage son tableau représentant une grenade remplie de lettres. La liberté, notamment d’expression, mais aussi l’amour, la mort ou encore ses angoisses sont aussi d’autres thèmes abordés par le peintre.

Loman, une artiste et galeriste touche à tout

D’origine sud africaine et ayant vécu en Australie, Loman Pawlitschek s’est installée au Sénégal en 2007. Après une parenthèse européenne, elle revient 10 plus tard au pays de la terranga avec la même idée que lors de sa première expatriation : faire de sa maison une galerie, un endroit où l’art cohabiterait avec le quotidien. Autodidacte, elle s’inspire des couleurs, des textures, des gens qu’elle croise pour ses créations qui font la part belle à la nature. Selon les rencontres et scènes de vie, elle crée ainsi des peintures avec des structures métalliques, des mobiles, des pièces de design ou encore des skyline à base de matériaux de récupération.

Enfin, deux artistes talentueux complètent l’exposition :

Justine Gaga, artiste camerounaise, manie aussi bien la peinture que la vidéo, la photographie ou les installations. Dans le cadre de la Biennale, les visiteurs de la galerie Loman art pourront contempler ses peintures qui traitent de la notion d’exil, de l’isolement ou de l’immigration sous un angle psychologique. Un moyen de pousser à la réflexion sur la nature humaine.

Artiste plasticien contemporain issu de la 3eme génération des écoles des Beaux Arts de Dakar, Ndoye Douts travaille les encres. Ses créations représentent l’univers chaotique des villes avec l’enchevêtrement des rues, les voitures occupant l’espace ou encore les indices de vie tels que le linge étendu ou les antennes TV.

Ndoye Douts @C.C

Pour découvrir ses réalisations, rendez vous est fixé ce lundi 7 mai !

Vernissage le lundi 7 mai à 18h. Loman Art, Mamelles N 1, Cité Ouakam

 

A propos Clémence Cluzel

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